Histoire
et histoires
Toponymie
Nommer les choses, c'est les
faire exister et pouvoir partager autour d'elles.
Les noms de lieux racontent l'histoire de ceux qui les ont baptisés
et de leur cadre de vie. Tel nom de village, de
lieu-dit ou de hameau nous apprend qu'avant, ici, se trouvait un
bois, une mare, une grotte ; tel autre que là, il y avait des
frênes ou des châtaigniers ; qu'ici la forêt a été défrichée ou
encore qu'on y faisait paître les bêtes.
Pour lire l'origine d'un nom il faut pouvoir se référer à certains
repères, connaître les populations qui s'y sont succédées,
retrouver aussi les premières désignations avant que les facéties
de la langue ne s'emparent du toponyme au point de le rendre
méconnaissable.
De
nombreux remembrements ont également conduit à la disparition d'une
grande partie de ces appellations locales. Le fichier FANTOIR les a
conservées lui, sauf malencontreuses destructions réalisées par des
fonctionnaires peu attirés par l'histoire locale ...
Liste
des 162 lieux-dits cadastraux du fichier FANTOIR
pour la commune de Culles-les-Roches
Le fichier FANTOIR
(ce sigle signifie Fichier
ANnuaire TOpographique Initialisé Réduit) est en licence ouverte
depuis
juin 2013. Il est produit par la Direction
générale des finances
publiques et référence sous forme de liste les voies par
commune et par département. Le Fantoir ne donne pas la localisation
exacte des lieux-dits ; l'intérêt du fichier est, entre autres,
l'étude des toponymes.
C'est le seul Répertoire
Informatisé des
VOies et LIeux-dits. (Son ancien nom :
RIVOLI)
A
L ABREUVOIR
LES AMARAY
LES BECASSES
LES BELUSES
LE BEUCHOT
SUR LE BOIS
LE BOIS BRENOT
BOIS COMMUNAUX DE SAINT MA
BOIS COMMUNAUX DE SAULES
BOIS DE LA GARENNE
BOIS DES HERMITTES
LA BORDE
LE BOURG
LES BOUTONNIERES
LA BRENIERE
CHAMP CARDIN
LE CHAMP LAIN
CHAMP LAUVRY
LE CHAMP RANCARD
CHAMP ROUGEOUX
CHAMPAGNE
LES CHAMPS RAGOND
EN CHAPONIERE
LES CHANAUDS
SUR CHAUME
LES CHAUMONTS
SUR CHAUTEMPS
LES CHEVENATS
LE CHOULOT
LES CLOUX
LES CLOUSURES
LES COIRATTES
LA COMBE
LA COMBE RICHARD
LE CREUX DES PLAIES
LA CROISETTE
LES CROISETTES
LA CUCHERE
LES CULLASSES
CULLES
DERRIERE LE BOIS
DERRIERE LES VERNES
L ENVERMINE
LES EPINASSES
LES EPINETTES
L EPINGLIER
LES ESSARDS
LA FOSSE
LES FOSSES
LES FONDRYS
LE FOUTELOUP
LA GARENNE
LES GARGOUILLES
LE GAUCHOT
|
LE
GRAND CHAMP DE NOLANGE
LA
GRAND CROIX
LE GRAND CURTIL
LA GRANDE TERRE
LA GRANDE VAIVRE
LA GRANDE VIGNE
LES GRANDES RAYES
LES GRANDS BOIS
LES GRANDS PRES
LE GROS BOIS
LES HERMITTES
LES JONCHERES
LA MANCHE
LA MOUILLE
LE MOULIN DU CHATENAY
LE MOULIN FRAUCHOT
LE NARJOUX
EN NOLANGE
SUR L ORMEAU
L OUCHE
LES OUCHES
LES PARETS
LES PERTUIS DU BOIS
LE PETIT FOUD
LES PETITES VAIVRES
LES PETITES VESVRES
LA PIE
SUR LA PIE MEDON
LE PIED DE L ANON
LE PIED DU CEP
LES PLAIES
LES PLANTES
LE PONTUS
LE PRE CHARDON
PRE CHATELIN
PRE CURE
LE PRE DE L ECHANAUD
PRE DE L OUCHE
PRE DE LA COMBE
PRE DE LA SERVE
PRE DERRIERE
PRE DU CARRUGE
LE PRE FERNOUX
LE PRE MACHON
LE PRE MAILLOT
LE PRE MEDON
LE PRE MERGNY
PRE MIGUET
PRE PICARD
PRE RIGAUD
PRE ROND
PRE TEPENOT
EN PREAULE
LES PRES BRENIN
|
LES
PRES D ETELLE
LES PRES DU CHAMP
LES
PRES DU CHAS
PRES DU REUIL
PRES METREUX
LES PRES NOYEAUX
PRES POLIS
LES RATTIS
LE REMPART
LES REUCHOT
LES REUGEATS
LES REUGEATS DE CHAMPAGNE
LES REUTELOT
SUR LES RIAUX
LA ROCHE
SUR LA ROCHE
LA ROCHE DE CULLES
EN ROUSSILLON
LES SAUGY
LES SAUGY OU LA FONTAINE
SOUS LA ROCHE
SOUS LA SERVE
LES TAILLIS
LE TELEGRAPHE
TEPPE DU BOUCHOUX
LES TEPPES
LA TERRE BEGA
TERRE DE LA GRANGE
TERRE DE LA VIGNE
TERRE DERRIERE
TERRE DES POIRIERS
TERRE DU BOIS
TERRE DU GRIFFONNIER
TERRE DU PELLUT
TERRE DU PUITS
TERRES DE LA CROT
TERRES DE LA ROCHE
TERRES DES PRES DU REUIL
TERRES DES VERNES
LES TERRES DU MOULIN A VEN
LE TERTRE
LES VAIVRES
EN VALLIERE
LA VARENNE
LA VERCHERE
VERCHERE DE CHAMPAGNE
VERCHERES DES PLANTES
LES VERDOTS
LES VERMAILLERS
LES VIGNES BLANCHES
LES VOUZELLES
LA BRUYERE
LA SACHETTE
LE VERNAY |
Lorsque l'homme coupe le fil qui
le relie au vieux savoir, il lui est si difficile de le renouer
qu'il préfère en tirer un neuf. Mais ce nouveau nom n'est
plus alors qu'une garniture postiche. (P-L
Rousset)
Quelques noms de lieux-dits sont
encore fréquemment utilisés par des habitants de Culles les Roches et
parmi ceux-ci il y a La fontaine Auvernay (ou fontaine au Vernay)
et les Courbonins. Etonnamment, ils ne figurent pas dans cette
liste. En revanche peu de gens connaissent les noms Les Vaivres,
Les Petites Vaivres, La Grande Vaivre, Les Petites Vesvres et il y
a fort à parier que personne n'est capable de localiser ces 4
lieux-dits sans se tromper.
Le dernier commerce du village, le "Café de la Bruyère" (appelé
Café de la Brère par de nombreux habitants) a fermé ses portes en
2008. Bien que n'étant pas situé au lieu-dit La Bruyère, il semble
que tous les habitants aient rebaptisé l'endroit par ce
nom.
Toponymie du nom du village
L'origine de
ce nom, Culles, reste
encore aujourd'hui énigmatique. Certains ont parlé de racines
celtes ou romaines. D'autres pensent que la grotte a pu marquer les
esprits et que le nom évoquerait une caverne ou bien que le mot
Culles exprimerait une reculée, un cul-de-sac. D'autres encore
pensent que le nom serait formé sur le latin columen
(colonne) en raison des
contreforts présents sur la falaise au-dessus du
vignoble.
On trouve aussi des articles qui
veulent mettre fin à toute controverse (document photocopié, non
daté, auteur inconnu) :
"L'étymologie du
toponyme de ce village a été clairement définie par M. Colombet le
27 octobre 1971 à la Commission de Linguistique de l'Académie de
Dijon.
La forme la plus ancienne, aux environs de l'an mil, est CUSALICA
et au XIe siècle on trouve CULSUM. On décèle, dit M. Colombet, dans
ce nom, un pré-celtique CUS-UL, jusqu'ici mal élucidé. Or le patois
du Rouergue offre le terme CUSOUL, caverne, qui ne peut s'expliquer
que par ce CUS-UL. Ce dernier aurait donc signifié grotte, ce qui
convient parfaitement à Culles."
"La commune comprend en outre deux hameaux : La Sachette, dont
l'étymologie proviendrait d'une petite confrérie de femmes qui, au
Moyen Age, se seraient retirées en ce lieu désert situé près du
bois de Bourge, en direction de Saint Gengoux. Ayant fait voeu de
pauvreté, ou contraintes à cet état, elles se vêtissaient de sacs,
d'où leur appellation. Il est à remarquer que sur l'autre versant
de la combe, presque en bordure de la route, existe une ferme
isolée au lieu-dit Les Ermites. On peut relever cette analogie.
L'autre hameau, Champagne, est constitué par un groupe de fermes
d'élevage."
Reproduit ci-dessous,
le travail de Marcel Lafond concernant ces recherches semble être
le plus sérieux à ce jour ... même si ses deux hypothèses, comme
les autres, ne sont pas suffisamment convaincantes pour remporter
une adhésion générale.
Une certitude : En 1908, le nom du village était transformé
en Culles les Roches. Les
archives sont formelles : le nom a été changé parce que trop de
courrier et de colis souffraient de la confusion entre les gares de
Culles et de Tulle. (!)
N.B. Si le nom du village
a changé, celui de la gare n'a jamais été modifié malgré les
demandes répétées au PLM par la municipalité de l'époque.
En cette fin d'année 2012, les plaques indiquant le nom de la gare
(Culles) sont toujours en place sur le
bâtiment.
- Cet article
de 1949 est extrait de Persée, programme de publication
électronique de revues scientifiques en sciences humaines et
sociales -
Lafond
Marcel. Le Toponyme Culles-les-Roches est-il préhistorique?. In:
Bulletin de la Société préhistorique de France. 1949, tome
46, N. 5-6. pp. 178-181.
doi :
10.3406/bspf.1949.2541
http://www.persee.fr/
Le Toponyme Culles-les-Roches est-il
préhistorique ?
Marcel
Lafond.
Le but du présent travail est d'attirer l'attention sur un problème
intéressant de Préhistoire, problème qui peut se résumer en cette
phrase : Peut-on retrouver, dans le nom actuel d'un pays, la trace
du mot qui servait aux Préhistoriques, à désigner ce même pays. En
août 1945, nous avons entrepris des fouilles dans la caverne du
village de Culles-les-Roches. L'occupation par l'homme date de
l'Aurignacien du début (pointes à faciès moustérien, grattoirs
carénés, etc.), mais tout l'ensemble du territoire fournit des
vestiges du néolithique, mégalithique, bronze, fer et,
naturellement, de la période historique. Ce pays fut donc habité,
sans interruption, de l'Aurignacien à nos jours; pourquoi
n'aurait-il pas gardé l'appellation que lui avaient donnée ses
lointains fondateurs.
Culles est une commune du canton de Buxy, arrondissement de
Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), 250 habitants. L'appellation «
les-Roches » fut adjointe il y a seulement une vingtaine d'années.
Le village est situé dans un retrait échancré de la falaise qui
règne de Saint-Gengoux aux environs de Buxy, et se trouve divisé en
deux: le haut et le bas village.
La falaise jurassique est posée sur le granite, qu'on voit
apparaître dans l'échancrure, là où est assis le haut village, et
qui forme une ramification, une racine de la chaîne primaire
hercynienne, constituant, depuis l'Anthracolithique, le massif du
Morvan. Les cartes des différentes époques géologiques indiquent,
là, une remarquable stabilité du rivage maritime que soutenait le
granite hercynien. On ne voit guère, en effet, cette région
immergée que pendant le Mesojurassique et le début du
Neojurassique, tandis que, dès le Portlandien, elle est, de
nouveau, exondée. Ceci expliquerait la puissance restreinte des
sédiments secondaires et leur usure rapide au niveau de
l'échancrure actuelle.
Au pied de cette sorte de col, est tapi le bas village, dans un
creux arrosé par un ruisseau : « la Mouille ».
Géographiquement, l'échancrure de Culles permet un passage
relativement facile du plateau, bordé par la falaise, à la vallée
de la Grosne, affluent de la Saône.
La caverne, creusée dans la falaise, attira, naturellement, les
premiers troglodytes qui trouvèrent, en plus, dans la région qui
abrite encore aujourd'hui le bas village, un site de rochers
granitiques, tout à fait propice à des abris sous roche. D'autre
part, un énorme affleurement de silex, dans la colline au Sud-Est
(cote 344), fournissait la matière première des outils et des
armes.
Quel peut être le sens du vocable Culles? Nous sommes actuellement,
en présence de deux hypothèses, la première purement toponymique et
l'autre préhistorienne.
- En ce qui
concerne la première, nous avons présenté au Congrès des Sociétés
savantes de Bourgogne, à Dijon, les 29-30 juin et 1er juillet 1946,
les arguments suivants.
En remontant le cours du temps et d'après différents documents
(chartes, cartulaires ou archives) on établit la séquence ci-après
:
Rector de Cules, 1288 (Abbaye de la Ferté).
Curatus de Cullis, 1266 (Saint-Vincent, évêché de Chalon-sur-
Saône).
Villa de Cuilles, XIIIe siècle (Fiefs).
Jacobus de Culleis, 1222 (Saint- Vincent de Chalon).
Ecclesia de Cuylles, XIIIе siècle (cartul. de la Ferté).
Culles, 1199 (Saint- Vincent).
Villa ad Cuslum, XIe siècle (cartul. de Cluny).
Finis cusalica, 952 (charte de Cluny).
Enfin : Culteri villa, in pago cabilonensi, IXe siècle dans un
Cartulaire de Perrecy.
Réservons dès maintenant, ce dernier élément, qui n'indique pas
expressément qu'il s'agisse de Culles, car le pagus cabilonensis
(cabilonum, grenier de César, a donné son nom à Chalon (Saône) est
assez étendu, mais ne l'éliminons pas non plus, il aura peut-être
sa valeur plus loin.
La recherche, des homographies, très incomplète encore, donne dans
seize de nos départements (Ain, Aisne, Basses-Pyrénées, Calvados,
Cher, Côte-d'Or, Dordogne, Eure, Marne, Meuse, Moselle. Nièvre,
Saône-et-Loire, Vienne, Vosges, Yonne) vingt-cinq à trente noms de
localités ou lieux-dits, comparables à notre forme Culles. On
trouve par exemple en Savoie : les Cullées et Culatte, du bas latin
culata : terrain qui a coulé de la montagne, sens qui peut être
retenu étant donné la topographie de notre village (brèche dans la
falaise). Dans l'Ain on trouve Culoz, qu'on a écrit Cule, car oz
est insonore dans la langue locale. Dans le Cher on a Culan, dont
l'agglomération est bâtie sur une montagne, etc.
Un autre terme Kula, d'origine germanique, fréquent en pays
flamand, veut dire : bas-fond et s'adapterait bien à Culles-le-bas,
mais nous allons voir que Culles est, au moins, prélatin.
En effet, M. le Pr Albert Dauzat, qui présidait la section de
toponymie au Congrès de Dijon, écrit les lignes suivantes, à propos
de Culles et de Culan (Cher).
« Je crois plutôt à une racine prélatine pour Culles, ainsi que «
pour Culan; il est remarquable que la forme ancienne du xie siècle
« pour l'un comme pour l'autre offre un s : Cuslum pour Culles et «
Cuslenum ou Cuslincum pour Culan. Il ne s'agirait donc pas d'un «
radical Cul, mais d'un radical cus.l (offrant une chute de voyelle
« entre s et 1) Radical obscur qui ne me paraît pas avoir été
signalé. « La finale de Culan doit représenter incum, italo-celte,
ce qui confirme qu'il s'agit d'un radical prélatin (l's, devant 1,
m, n, est « tombé au XIIe siècle. »
Or, ce radical, on le retrouve dans l'adjectif cusalica (finis
cusa- lica, 952, charte de Cluny). La voyelle tombée est a, le
radical est vraisemblablement Susala mais son sens est inconnu.La
toponymie officielle aboutit donc à une impasse, d'ailleurs
peut-être toute provisoire.
- Et voici
l'hypothèse préhistorienne.
On connaît une très ancienne racine, on la soupçonne même
présanscrite, *Kel, qui passe à *Kol et aboutit à *Kul. Le sens en
est : en haut, en pointe, d'où l'on peut déduire le sens de
taillant, tranchant.
On trouve Kel dans celsus, élevé, haut.
Kol dans xoXwvy), hauteur, xoXocpwv, faîte, sommet puis dans Collis
et columen (il est vrai, cependant que xóXo; veut dire mutilé,
entamé, donc en creux). Kul a donné culmen, sommet (mais on a aussi
xt/Ш'с creux, courbe, concave). Kul se retrouve dans culter, où ter
est certainement un suffixe (culter désigne toute sorte
d'instrument tranchant, taillant) et dans cultrum, coutre de la
charrue, puis dans cultellus, couteau (de cuisine ou de chasse). Or
le pays de Culles marque une dénivellation accentuée, le haut
village, sens primitif de la racine; mais des silex -de la cote
344, on tirait des pointes, des couteaux, le terme sanscrit Kûta,
soc de la charrue, vient lui-même de Kutt, fendre, diviser (anglais
eut. couper) et Kulla sanscrit, veut dire : petit (rapetissé, qui a
été coupé).
II est assez curieux de rencontrer, là encore, l'opposition de haut
et de bas, de grand (élevé) et de petit (bas) qui se manifeste tout
au long de ces recherches étymologiques.
Par ailleurs, deux mots sanscrits ont même sens Ku ou Keli et ila
ou hal(a) et signifient : terre; ils donneraient Ku ila qui
rappelle la forme Cuilles, et même Cuylles, toutes deux du хше
siècle et au pluriel, puisqu'il y aurait deux terres, la haute et
la basse, mais ce redoublement est-il probable?
On peut trouver mieux encore. En sancrit le verbe Kus veut dire
séparer, arracher, Kusila sera la terre séparée (arrachement de la
falaise) et Kus hal (a) nous rapproche singulièrement de la forme
Cusala, tout à fait toponymique.
Un autre verbe sanscrit Kul (avec u long) veut dire couvrir,
protéger, défendre, sens qui s'applique tant à la configuration du
terrain à Culles, qu'à la facilité qu'on avait de fabriquer des
armes, dans ce pays, riche en silex. Le mot Kula veut dire rempart,
forteresse, or l'échancrure de Culles, donnant accès du plateau
montagneux à la vallée de la Saône, pouvait être un rempart, au
préhistorique, contre les incursions des bêtes féroces, ou mieux
des tribus voisines, bien qu'à l'Aurignacien, les hommes aient vécu
probablement sans grand besoin d'espace vital.
Enfin, n'est-il pas remarquable que la plus ancienne mention
relative à Culles, la charte de Perrecy, parle au IXe siècle de
Culteri villa, réminiscence peut-être concernant la vieille
signification du nom originel du pays des couteaux... en silex.
Tout ceci peut n'être qu'hypothèses, mais ne perdons pas de vue que
les hommes ont vécu à Culles, sans discontinuité depuis
l'Aurignacien du début, que ces préhistoriques ont taillé et
échangé des silex, et qu'ils avaient, certainement, un langage, si
rudimentaire fut-il. Comme la faïence tire son nom de son centre
d'origine, pourquoi Culles n'aurait-il pas gardé le sien de
l'industrie qui y florissait au début du paléolithique supérieur?
Ce mot nous serait, aujourd'hui, le seul connu du langage de nos
lointains ancêtres, recueilli, à l'état de racine par les langues
les plus anciennes et serait un mot lui aussi fossile.
Dans quelle mesure peut-on admettre cette hypothèse? C'est la
question que nous voudrions poser à tous nos collègues de la S. P.
F. C'est en considérant la géographie physique, la géologie,
l'histoire, le folklore (légendes, patois, traditions), la
préhistoire, etc., etc., des localités homographiques de Culles,
que chacun d'eux, dans sa région pourrait, peut-être, apporter une
preuve décisive. Et qui sait si cette expérience ne susciterait pas
la découverte d'autres mots fossiles?
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