Histoire et histoires

L'église - Les croix



  Malgré les malheureux remaniements qui ont eu lieu au XIXème siècle et qui ont définitivement défiguré l'architecture extérieure du bâtiment (le style néo-gothique était en vogue à cette époque) cette église présente encore un certain intérêt ...

  A la description de l'édifice faite par le site Pastourisme71
et qui est reproduite dans son intégralité ci-dessous, il convient d'apporter 2 rectificatifs : l'église n'est pas classée Monument Historique (et ne jouit d'aucune inscription ou protection) et le toit de la nef est actuellement recouvert de "laves" (dalles de calcaires).
 
 Pastourisme71 propose aussi de faire découvrir les croix qui jalonnent les routes et les places des villages. Le résultat de ce travail pour Culles les Roches est reproduit au bas de cette page.
 


L'église de Culles-les-Roches

Source : http://www.pastourisme71.com/


 Culles-les-Roches possède un site préhistorique et des vestiges de la période gauloise, gallo-romaine et mérovingienne. Au Moyen Age, le village dépendait de la Châtellenie de Saint Gengoux le Royal. C’est sous l’influence de Cluny que fut construite l’église de Culles-les-Roches, au XIème siècle, sous le vocable de Saint-Germain. Ce saint naquit près d’Autun (v.496-v.576) et fut évêque de Paris.
A la Révolution, l’église devint Temple de la Raison, puis fut rendue au culte. Lors du regroupement des paroisses après le Concordat, Saules refusa de se rattacher à Culles, à cause de ce passé révolutionnaire.


Intérieur
Cette église romane, classée Monument Historique, a été quelque peu remaniée. Mais elle a gardé sa nef avec les deux 1ères travées et une partie de la 3ème de la fin du XIème-début XIIème siècles. La voûte de la 3ème travée de la nef et la voûte de la travée, qui supporte le clocher, sont de la 1èremoitié du XIIème siècle. Le choeur, orné d’un Christ en croix, date du début du XIIIème. Une niche, joliment ouvragée, est devenue un tabernacle. Le mur du fond et les contreforts d’angle sont du XIVème.
Dès l’entrée, on remarque, à gauche, les fonts baptismaux, avec quatre beaux masques d’angle sculptés, sous la tablette sommitale quadrangulaire.
La statue de Notre Dame à l’Enfant, en bois doré de 1,2 m.(1830-1840), nous présente le Christ-Enfant, qui bénit d’une main et tient le globe terrestre de l’autre.
Dans une niche grillagée du mur nord, une statue de Sainte Apolline, tend les tenailles de son supplice ; patronne des dentistes, elle protège des maux de dents. Dans le mur sud, une fenestella est destinée aux objets liturgiques.
Les vitraux représentent la Vierge à l’Enfant, Saint Pierre, Saint Jean-Baptiste désignant l’Agneau nimbé «Ecce Agnus Dei» par sa banderole, un évêque consacrant une église, Sainte Marguerite-Marie. Cette Visitandine de Paray-le-Monial répandit, au XVIIème siècle, parmi ses soeurs, le culte du Sacré-Coeur : «En vous oubliant vous-même, vous le posséderez. En vous abandonnant à lui, il vous possédera. » D’ailleurs les chapelles latérales du XIXème, se faisant face, sont ornées des vitraux du Sacré-Coeur et de Marie au coeur sacré, car ce culte se développa au XIXème siècle.
Dans la nef, en avançant vers le choeur, des statues en plâtre représentent Saint Vincent, patron des vignerons, face à Saint Blaise, patron des animaux, les deux aspects de la commune, sous le regard de Saint Germain, patron de l’église. Saint Blaise, évêque de Sébaste, fut un martyr arménien ; il fut décapité en 316 par le gouverneur de Cappadoce, sous l’empereur Licinius. Sa vie est relatée sur la fresque absidiale de la Chapelle des Moines de Berzé-la-Ville. Deux dalles funéraires sont intégrées au sol.

 Plan de l'église

Extérieur
On est frappé par les modifications architecturales du XIXème siècle de cette église romane (tuiles mécaniques vernissées, grands vitraux, chevet plat, ajout de deux chapelles en croix, réfection du clocher et de ses colonnettes, modillons mécaniques, toit en ardoise). On remarque cependant des modillons romans sculptés, sous la corniche nord.
Sur la façade ouest, un oculus et un réemploi d’un Christ en Croix, en pierre. La variété des pierres de l’édifice (granit rose, grès noir, calcaire blanc et jaune) témoigne de la richesse géologique des lieux, comme le montrent les alentours.
 
A proximité
Le village de Culles-les-Roches offre une situation particulière : la partie supérieure se serre autour de son église romane, sur une courte terrasse rocheuse, qui domine une combe étroite où s’égrènent les autres maisons. Depuis le chevet de l’église, la vue porte sur la plaine de la Grosne, les collines du Tournugeois et du Mâconnais.
Le piédestal de la Croix de carrefour, en contrebas de l’église, est posé sur un bloc de granit.

Le viaduc de Crainseny, de 180 m. de long et 23 de haut, est un vestige de la ligne de chemin de fer de Saint-Gengoux à Montchanin, qui fut opérationnelle de 1889 à 1969. La gare de Culles fut fermée en 1950. Culles prit l’épithète de « les Roches » en 1909 pour ne pas être confondu avec la gare de Tulle.

Face à Culles, on aperçoit une carrière, qui a fourni une partie des pavés de Paris. Les éclats appelés «andouilles» ont garni la «rue pavée d’andouilles» de Saint Gengoux.

L’ancienne mine de gypse du Mont Bouzu culmine à 464m.


Bibliographie
M. et Ch. Dickson, Les Eglises romanes de l’ancien diocèse de Chalon, Protat (1935).





Quelques caractéristiques complémentaires à la description de "Pastourisme 71"
Carte postale de l'église de Culles les Roches
- Même si les églises n'ont jamais eu vocation à indiquer l'heure, le clocher de celle de Culles les Roches s'est vu affublé pendant quelques années de cadrans (carte postale ci-dessus), qui ont été déposés en 1985. Une cloche, fissurée depuis 1941, a elle aussi été déposée la même année et a été fondue pour en façonner une nouvelle, installée en 1986.
Cadran de l'égliseCadran de l'église Cloche de l'égliseCloche de l'église

- L'accès au clocher de l'église se fait par l'intermédiaire d'un escalier de 5 marches (appelé "à pas décalés" ou "à pas japonais") taillé dans deux blocs de pierre. Il impose que sa montée ou sa descente commence avec le bon pied !
Escalier église Culles les Roches

- Silencieux auparavant, le clocher de l'église a été électrifié et relié au dispositif de radio-synchronisation de France-Inter* en 1987, travaux permettant de rompre avec la discontinuité de cette singulière fonction : les amoureux de "la tradition(?) qui veut que les cloches sonnent l'heure" sont ainsi comblés d'entendre ce hourvari et peuvent depuis cette date régler la montre à gousset de leur première communion sur l'heure donnée et dite "légale".

- Suite à des dégâts en toiture causés par la foudre en 2005, un paratonnerre a été mis en place l'année suivante. La partie électrique verra sa protection assurée par un parafoudre en 2008.

- Comme le passage relatif à l'étymologie du toponyme de ce village (voir pageToponymie), l'anecdote suivante provient du même document photocopié, non daté et d'un auteur inconnu :
"Près de la croix, en contrebas de l'église, existe un endroit qui autrefois aurait été désigné comme le "Temple du soleil". Il s'y trouve de gros rochers naturels aux formes arrondies qui affleurent et ne sont pas des blocs erratiques. On aurait prétendu jadis que les femmes prêtes à accoucher (aussi les femmes stériles) auraient de beaux enfants en venant s'asseoir sur ces rochers. Faut-il voir là une ressemblance établie par l'imagination entre la forme de ces pierres et celle du ventre d'une femmme enceinte ?"

 *La radio-synchronisation France-Inter.
  La France dispose en effet de l'émetteur de signaux horaires le plus puissant du monde, à travers celui de France Inter grandes ondes situé à Allouis dans le Cher.
Cet émetteur est mis en oeuvre sous l'égide de la chambre française de l'horlogerie, laquelle fédère les moyens techniques de France Telecom R. et D., de Télédiffusion de France et du LNE (laboratoire national de métrologie et d'essais).
  Dès qu'il s'agit de prendre la mesure du temps, l'observatoire de Besançon est "sur le pont". C'est lui qui est chargé par le LNE de contrôler l'exactitude de l'horloge qui pilote l'émission du temps codé. Ici, on raisonne en nanoseconde : avec en théorie moins d'une seconde de dérive pour un million d'années, on peut parler d'heure exacte.
  Cet émetteur diffuse en permanence l'heure officielle, la date, les jours fériés et synchronise à ce jour plus de 120.000 récepteurs horaires sur l'ensemble du territoire.

- Note sur les paratonnerres. La légende qui veut que la pointe du clocher d'une église protège tout un village -ou plus modestement les bâtiments à sa proximité- est à oublier : dans le cas d'un système avec pointe simple et unique au sommet d'un clocher, la foudre peut très bien toucher la nef ou le choeur de cet édifice.



Eglise - Carte postalePortail d'accès à l'église
Eglise et portail
- La carte postale ancienne montre une rue menant à l'église autrefois réservée aux piétons ; le cimetière aux abords de l'édifice n'était alors accessible que par un escalier comportant trois marches, fermé par un portail en fer forgé. Ce portail, en très bon état mais dissimulé par des buis, est réapparu aux yeux des cullois au mois d'aout 2017: la municipalité a décidé d'arracher les arbres, ceux-ci ayant perdu leurs feuilles à la suite d'une attaque de chenilles de pyrales du buis.

Espérons que, sensibles à l'histoire locale et au petit patrimoine de la commune, les actuels et futurs membres du conseil municipal du village sauront maintenir ce portail à sa place et veiller à son entretien.

Une page consacrée à l'église de Culles les Roches : Le site sur l'art roman en Bourgogne




Les croix à Culles-les-Roches


Source : http://www.pastourisme71.com/pages/Croix.htm

Les croix de Culles les Roches

Les croix de Culles les Roches

Les croix de Culles les Roches




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